₊˚✧ ﾟ. un téléphone abandonné sur les draps qui éclaire la pénombre de la chambre de sa lueur bleuté, il est encore ouvert sur la récente conversation avec garam. échanges de mots qui ne font pas sens, ou auxquels il refuse d’en donner, rien de plus qu’un aller-retour presqu’innocent, taquin comme ils en ont l’habitude - c’est pour tester les marées de l’autre, repousser les lignes, tirer des soulèvements d’émotions. rien de plus. et si les mélis-mélos de mots tournent en brouillards dans son crâne encore asphyxié du souffle coupé, il les taira, si le cœur est encore essoufflé de quelque battement manqué, il le mettra sur le joug de la surprise. ça ne veut rien dire. rien que quelque épice nouvelle pour venir piquer une relation déjà pimentée, une nouvelle trouvaille de l’esprit joueur qui partage certaines de ses nuits depuis quelques mois déjà - beaucoup trop, mais ça aussi, il l’ignorera.

tu es vraiment important pour moi.

la lampe allumée dans un soupir de frustration tandis qu’il approche de son dressing pour aller l'écumer à la recherche d’une tenue pour la soirée. et ça, aussi, ça veut dire quoi ? une sortie sous le ciel étoilé, ça ne leur ressemble pas. ce n’est pas eux. leurs quelques nuits, ils les partagent dans des draps à rassasier des plaisirs primaires, leurs échanges, ils les passent sous la sécurité de l’astre solaire et des obligations scolaires, ou derrière les barrières des écrans. jamais sous l’infini du firmament et la confidence de sa lune. il en est presque énervé contre le garçon, les lippes qui se plissent et l’estomac en ebullition. peut-être parce que c’est plus simple, de s’accrocher à ce véhément bouillonnement, à l'orage qui menace de gronder - ça distrait des autres tempêtes qui s’agitent, ailleurs.

tu es vraiment important pour moi.

il ne prête pas soin, à son choix de vêtements, n’hésite pas sur la tenue qui aura satisfaction, ne repose pas un t-shirt essayer pour un enfiler un autre, après coup. n’arrête pas sa décision volontairement sur un pantalon qui met en valeur ses jambes fines et un tshirt qui révèle sa clavicule. pas du tout. et puis même si c’est le cas, et alors ? ce n’est pas la première fois. leur relation, marquée par la séduction ; soulever les émois les plus charnels de ses partenaires, c’est un jeu auquel il se plait toujours à se prêter.

le glas sonne dans le son d’une notification qui l’alerte sur la présence de garam. une veste attrapée au vol, la maison quittée après un détour par la chambre maternelle pour la rassurer de son départ, il arrive devant son partenaire nocturne. “hey”.

Le firmament des astres, la dulcinée ébranle les palpitants des égarés de ses caresses lumineuses et lunaires. La brise s’amourache de l’adonis en lui volant un baiser sur sa nuque. Les paillettes des étoiles, des scintillements chantonnant le carillon des secrets nocturnes. La douce mélopée d’une âme quémandant la rédemption sous le public étoilé. Les sirènes embrasent les sens du damné de sa propre invitation, incongrue et souffleuse d’émotions ignorées. De la pulpe de ses fibres osseuses, la douceur de cet épiderme échauffé et des tourments du lubrique. La chimère embrume son esprit. L’oasis de ses fantasmes insolubles s’offre comme le mirage d’une simple présence. Soudainement son cellulaire chute, tel un mélodrame sur le béton en un fracas. Les prunelles du damné contemple sa propre maladresse. Une somptueuse fissure longeant l’écran de son téléphone. Un doux songe exprimant le souvenir de cette nuitée.

Un long soupir retentissait entre ses charnues. Quelle stupidité. Ses phalanges brutalisaient sa chevelure, lui accordant une ramure aussi délectable que sauvage. Le portable se complaisait dans sa poche. Sa démarche s’influençait d’impatience, aimantée par son opposé. Le sonorité de ses semelles amplifiait la symphonie de sa propre démence. La pourriture de la relation de Roméo et Juliette, ils s’étaient évadés vers ce reflet brisé. Néanmoins, en cette nuitée, la lullaby des mémoires jouait de son violon pour honorer ce cheminement lumineux. Adoratrice du romanesque.

Le dernier obstacle s’offrait à l’adonis. Son doigté bipait son compagnon nocturne pour alerter le naufrage de son âme devant sa porte. L’étonnement embellissait ses fins traits faciaux sous la rapidité apparition. L’ombrage d’une présence enveloppée par un faisceau lumineux. D’un claquement des doigts devant son propre minois l’éveillait de sa contemplation. Shin deviendrait-il sa nouvelle substance, son addiction ? Mauvais présage.

Sa senestre dansait dans l’espace tel la baguette d’un chef d’orchestre. L’effleurement de son ongle sur ce poignet remontant la longueur de cet avant-bas en une enchanteresse caresse. Doigté dont l’enchanteur susurrait son maléfice comme ses vertus. Puis, subitement, la pression encerclait ce poignet pour emporter son bienfaiteur dans les ruelles illuminées par l’astre lunaire.



⸺ ❝ Je ne pensais pas que tu allais me suivre dans mes délires nocturnes. Ça me fait bizarre, et agréablement du bien.  ❞



Un élogieux sourire se procréait sur la finesse de ses lips. Le claquement aiguë de ce bijou qui ornait son oreille droite. Le fameux. Notre prince des nuits va séquestrer son orgueil pour cette épopée onirique. La luminosité d’un marchant ambulant, des douceurs furent achetées pour glorifier leurs mots prochains. La plume va inscrire la plus somptueuse histoire sous les étoiles.

⸺ ❝ Je peux te poser une question ? Pourquoi tu es si beau ce soir ? Tu désires aller draguer quelqu’un comme ça ?  ❞