OUTFIT.     ✧  Plaisance d’une sérénité, les lippes doucement étirées dans un fin sourire ; étrange créature alors qu’il avançait de cette solitude dans la rue ─ les regards se retournaient, jugeant l’être heureux de simplement se balader. L’air marin jouant avec les mèches de ses cheveux devenues trop longues, une fragrance qu’il adorait tant après toutes ces années à choyer le sol insulaire. Il connaissait chaque recoin par cœur, chaque magasin constamment changeant, héritier d’un passé qui n’eut jamais quitté ces lieux. Son carnet dans son sac, poussé par l’envie de ce bol d’air frais, loin de son appartement luxueux et pourtant sans personnalité. Les yeux se levèrent vers le ciel, rêveur né qui s’imaginait devenir un oiseau pour cette liberté que les airs lui octroyaient.

Le rythme de ses talonnettes contre le bitume, une cadence lente pour cette balade sereine. La pause d’un café, quelques histoires qu’il se créait dans la tête, il n’était pas prêt de rentrer. Peu désireux à briser cette transe dans laquelle il s’était plongé, ce pays merveilleux qui lui permettait de rêver les yeux ouverts. Pourtant, l’insouciant se perdait de cette réalité, aveugle à son entourage, il remarqua que trop tard cette silhouette qui se présenta à lui au détour d’une ruelle. Le choc imminent, le corps secoué par cette rencontre inopinée, alors que l’équilibre se perdit dans la brise marine. Le corps chancelant, retrouvant le sol ; les affaires abandonnées sur la surface artificielle alors que les pensées s'échappaient dans cette soudaineté. « P-pardon, je faisais pas attention. » Des paroles précipitées, alors qu’il se mouvait déjà pour retrouver sa droiture, en vain. Le corps ne répondait plus à la psyché et ses mains se retrouvèrent insolentes. Le rouge montant rapidement sur ses pommettes alors qu’il observait sa senestre posée contre l’entrejambe de l’inconnu. « P-pardon ! » La timidité mouvante, la gêne le fit sursauter pour enfin se détacher de l’inconnu. « je ne voulais pas…. vraiment je suis désolé. » Jeune enfant qui ne savait où se mettre alors que l’humiliation maintenait son regard vers le sol le temps de récupérer ses affaires perdues pour les remettre à l’abri de son sac.

OUTFIT.     ✧  dimanche ensoleillé, encourageant cette balade sur ulleung. l'île que tu apprends encore à découvrir, malgré l'année que tu as déjà passé ici. quelques mois d'inquiétudes, passés entre ulleung et seoul, au chevet de ton petit frère.  et puis, construire ta vie ici, réapprendre à vivre après la fin d'une relation aussi longue.
mais tu te sens bien.
vraiment bien, sur l'île. soupir sur les lèvres, tu profites du soleil, tu profites du calme de l'île. tu pourrais être heureux ici. définitivement heureux ; pour la suite de cette vie qui avance trop vite. presque trente ans ; où en es-tu, à présent ?

le fil de tes pensées au fond du crâne, tu ne fais pas forcément attention à l'univers qui t'entoures. tu aimes cette sensation ; celle d'être seul au monde, perdu au loin sur cette île. et en même temps, pas tant. mais rentrer dans quelqu'un, ce n'est pas agréable. ni ici, ni à séoul. un geignement s'échappe de tes lèvres, te faisant redescendre sur terre. —  p-pardon, je ne faisais pas attention. tu secoues la tête, reprenant tes esprits, et tu te penches pour aider le jeune homme à se redresser.
gestes mal coordonnées ; et sa main qui atterrit sous ta ceinture, avant de se dérober,
et le rose de colorer et tes joues et celles de l'inconnu ; bien qu'il semble bien plus gêné que toi au vue de la nuance rouge. — p-pardon ! tu te racles la gorge pour retrouver contenance. — ce n'est pas grave. tu souffles. ton regard croise le sien. — je ne voulais pas... vraiment je suis désolé. d'un haussement d'épaules, tu chasses ses excuses, avant de te pencher pour l'aider à ramasser ses dernières affaires. — ça arrive. ce n'est rien. tu ajoutes en te relevant, lui tendant les affaires. — rien de mal. tu glisses une main dans ta nuque, avant de les enfoncer dans tes poches. — vous ne vous êtes pas fait mal en tombant ? je ne regardait pas non plus ou j'allais, je m'en excuse. tu ajoutes à ton tour.