OUTFIT.     ✧  L’excitation peinte sur le visage de l’enfant ; insolent garnement qui, d’un seul message, avait prévenu une grande sœur de son absence dans leur demeure. La musique rythmait les battements du myocarde sous la tutelle de ces basses dont l’intensité chatouillait l’agacement des voisins. Une première boisson en main, le médecin en devenir balayait les lieux du regard. Les silhouettes se confondaient, chacune vaquant aux activités ordinaires de ce genre de soirées. Les effrontés étaient encore timides ─ la soirée ne faisait que commencer, mais déjà l’étudiant passait un bras autour des épaules de l’inconnu à sa gauche. Les paroles se mélangeaient à la musique, forçant sur ses cordes vocales pour éclaircir sa voix dans ces décibels.

L’atmosphère jovial, un environnement familier pour l’étudiant et pourtant différent du secret qu’il vivait dans la capitale durant ses années de découverte, les rires mélodieux cajolait son ouïe jusqu’à ce que le rideau de cils se leva sur des formes saillantes plus connues. L’oiseau descendit de son perchoir, les lippes étirées dans un doux sourire. Les pas choyant la surface artificielle, presque sautillant d’exaltation. Douceur d’effronté faussement diabolique, sa droiture s’approcha de cet ami, remplaçant ces épaules disparues de sous son bras par les siennes. « Dakho, toi ici, quelle surprise. » Un tendre sarcasme sans animosité, alors qu’il était évident que le plus jeune était la raison de la présence de l’étudiant. « tu t’amuses ? pourquoi tu n’es pas venu me voir plus tôt ? » Coupable de ses tentatives de drague incessantes, toujours dans le respect des créatures ; jamais il ne pourrait se jouer de ce consentement qu’il lui était cher. Pourtant, le sourire étirant ses lippes, incessant alors qu’une légèreté s’invitait dans la danse sous l’enivrement encore timide. « merci de l’invitation beau gosse, je sens qu’on va bien s’amuser. » maintenant son emprise sur la créature par ce bras, il les guida vers les boissons  « je t’offre un verre ? je crois que c’est gratuit. »

OUTFIT.     ✧  Une journée à gratter du vernis. Un vernis crasse qui reste sous les ongles, car on n’a pas encore trouvé un moyen de ne pas rompre les corps au travail. Autour des ses pieds se déposent les mégots, comme tant de confettis mortels qui viennent illustrer le temps qui passe au travail. « Barres toi gamin la nuit est tombée » qu’on lui souffle crument à l’oreille avant de lui taper sur l’épaule.
Dakho, à peine vingt pige, sens son corps devenir une masse. Perdu dans ses propres pensées, machinalement, le Yeo va à son casier, retire son bleu de travail pour passer des vêtements plus communs, une veste à carreau et un jean, qui sont à peu prés à sa taille.
L’odeur du savon enivre ses narines lorsqu’il se lave le visage et passe de l’eau dans ses cheveux afin d’en faire disparaître la poussière. Ce soir il va boire et s’oublier, et demain il reviendrait dans ce hangar à bateaux. C’était habituel, ça lui allait comme quotidien.
La soirée se voit de loin, il y a des lumières fluorescentes qui sortent par tous les fenêtres, du bruit jusqu’au bout de la ruelle qu’i remonte. Personne ne viendra rien leur dire, ici tous le monde fini la tête dans la cuvette.
La soirée est compacte, joyeuse, et Dakho continue de gratter les vernis, dévoilant les sourires sur son passage, on lui tend une clope, une boisson, il passe d’un visage à un autre. Puis un bras vient se poser autour de ses épaules. Un visage bien connu, cette fois sans vernis, une souche pure qui vient lui demander s’il s’amuse.
Pour la première fois de la journée, Dakho semble vraiment sourire ; donnant un coup de coude au concerné.
« Tu offres un verre ou tu pilles les réserves ? »
Dakho est sur le point de faire une réflexion sur la tenue du garçon, sa décontraction permanente restant si déconcertante à ses yeux. Mais il n’en a pas le temps, déjà ils se retrouvent assaillis par deux jeunes femmes de l’île qui viennent leurs faire des mimiques inappropriées.
Dakho grimace et les écarte du bras.
« Allez voir ailleurs. » il est rude, une rudesse qu’on lui reproche mais qui rajoute des étoiles dans yeux des jeunes filles pour des raisons inconnues. Le Yeo attrape un verre et se sert un peu plus contre Saem pour s’éloigné de ses assaillantes.
« Attrape une bouteille on va dans la cuisine ça sera moins bondé qu’ici. » intime t’il en chuchotant à l’oreille du garçon qui se trouve à ses côtés, évitant de croiser d’autres regards avant de finir son verre d’une traite.

OUTFIT.     ✧  Faux acteur aux oscars inventés, quand l’essence de l’enfant se brisa et manqua de joncher le sol sous ce coup de coude reçu. De grands cris et gestes avant de laisser la place aux ricanements qui secouèrent son charnel. Accroché à ce rocher, cet être qu’il pouvait compter parmi ses amis, guidé par sa majesté d’une nuit, sous la tutelle de la débauche ; la promesse d’un bon moment. Comme si le lendemain n’allait jamais venir, Saem se laissait glisser dans les tréfonds de cette folie apportée par l’enivrement. L’ambiance autour des deux créatures s’y apprêtait parfaitement, les discussions et les rires qui se couplaient à la musique aux basses résonnantes, vibrant jusqu’aux battant de l’étudiant. « piller les réserves, ça c’est une bonne idée ! » L'insolent ricana de nouveau, poussant son poids sur les épaules de son ami avant que deux inconnues ne les rejoignent. Aucun intérêt pour le médecin en devenir qui, depuis ses années dans la capitale, s'était trouvé à observer les silhouettes plus masculines avant de goûter leur chair.

Le spectacle de l’insolence sous ses yeux, il observait silencieusement avec un fin sourire sur les pulpeuses. L’amusement ne faisait que commencer et l’arrivée de Dakho sonnait comme une délectable promesse pour le reste de la soirée. « mon petit Dakho est ronchon ? ça te ne ressemble pas, mais alors pas du tout. » L’insolence faisait son entrée dans cette valse effrénée, quittant cependant tout animosité pour de simples taquineries entre amis. Ses doigts rencontrant le front du plus jeune dans une petite frappe sans douleur, alors qu’il offrit un sourire narquois aux demoiselles qui continuaient de les observer. « mesdames, pardonnez mon ami mais il est né en faisant la grimace, et depuis rien n’a changé. » De nouveau ces ricanements rendaient la musique jalouse alors qu’il s’exécuta, attrapant la première bouteille qui effleura ses doigts avant de les conduire jusque dans la cuisine. Observateur attentif de ce verre dont la contenance disparut rapidement, amusé il était ce petit démon. « tu cherches à me rattraper dans l’alcool, c’est trop mignon. » Des paroles chuchotées au creux de l’oreille de son ami, reflet de l’action du cadet alors qu’enfin le tortionnaire retira son joug de son bras sur les épaules. Saem se posa sur le plan de travail, aucunement gêné par cette posture supérieure qu’il prenait. « pourquoi venir si tu ne veux pas voir le monde, ou alors tu viens que pour moi ? oh, je suis si touché Dakho. » L’insolent ne semblait jamais cesser ses provocations, alors qu’il écarta les cuisses pour inviter son ami à le rejoindre. « j’ai la bouteille, mais je n’ai pas de verre. » Ses lèvres étirées dans une moue qui se voulait mignonne, le démon sortait les griffes sur cette proie tant adorée.

OUTFIT.     ✧  Evidemment qu’il avait la mine à l’envers.
Toujours la tronche de celui qu'il est difficile d'amuser. Pourtant il aimait ce genre de soirée, mais il avait une réputation de gars pas fréquentable à tenir. Du moins quelques instants, histoire de se faire de l’air. Si à ses côtés le jeune homme qui l’avait pris par les épaules était tout à fait toléré, c’était aussi parce qu’il ne supportait pas la solitude et qu’au fond il y avait pire que de passer sa soirée avec le social butterfly du groupe – du moins en règle générale.
C’est efficace, de renvoyer les jeunes filles d’un revers de main. Dakho se dit qu’il n’a pas été poli, ça ne les dérange pas, elles aiment aussi ça chez lui certainement, à moins que ça ne soit le sourire en coin, toujours aussi séducteur de Saem qui se penche un peu et toujours plus dans l’abîme de devenir la personne la plus aimé de cette île.
Pourtant le Yeo n’aime pas vraiment les gens en dehors de son cercle d’enfance, il les a vu les allers-retours de tous ces citadins qui n’en finissent pas de venir troubler le calme de l’île. Mais Saem c’est différent, Saem il a l’air de véritablement s’intéresser aux gens d’ici, il a l’air… de venir d’ici … presque.
Dakho l’aime bien – il ne lui avouera au grand jamais.
Dakho veut boire avec lui et pas avec les autres – ça il peut l’assumer.
« Je viens pour t’empêcher de vider les fonds de bouteille seul » ricane Dakho, son demi-sourire sur son visage mutin venant décorer la plissure de ses yeux soudainement malicieux.
« Allez t’a pas besoin de verre, file-moi ça. » Dakho tire la bouteille à lui et prend une gorgée au goulot avant de la rendre à ce qu’il pourrait considérer comme un ami.
« ne dis plus jamais que je suis mignon sinon je te colle à l’amarrage du bateau qui part au large au petit matin. » son regard est sérieux, mais sa main passe dans sa chevelure brune pour se donner un air presque trop important pour ce qu’il est véritablement. Résidu de copeau de bois sur le bord marin, des restes de brisures de vernis sur tout le corps et des mains trop rugueuses pour connaître jamais la douceur. Il n’est que Yeo Dakho mais avec Kim Saem, il aime à se donner des airs.  
« Et toi, tu viens pour moi ou pour avoir d'autres compagnies ?  » le ricanement est presque indicible sur sa lèvre, et pourtant Dakho se laisse à lever un sourcils amusé. Parce que l'alcool a taper un peu de chaleur dans sa poitrine, que le rouge s'accroche à ses joues sans prévenir et qu'il veut boire encore.

OUTFIT.     ✧  La jouissance adorée dans cette nonchalance assumée. Une vitrine brisée par ce style vestimentaire qui changeait beaucoup des habitudes de l’étudiant. Cette envie qu’il appréciait grandement de plaire à un entourage inconnu, d’observer les yeux se déposer sur sa silhouette car sa voix avait fait de l’ombre à la musique. Seulement, il s’était retiré dans le calme d’une cuisine vidée de ses habitants. Quelques passages dérangeaient par périodes ─ le temps à ces têtes inconnues de se ravitailler. Du haut de son perchoir, l’insolence avait fait prisonnier son ami, rapprochant leur charnels sous cette indécence, définition de l’être qu’était Saem. « m’ouais tu voulais juste boire et je suis ton excuse, mais ça me va j’avais envie de me détendre aussi entre deux livres de médecine. » Le nez plongé à longueur de journée dans ces dissections et rapports d’autopsie, une passion incomprise de beaucoup mais qui, étrangement, soufflait vie dans le battant du garçon.

L’essence légère dans cet effleurement de l’ivresse du bout des doigts, le sourire ne quittait pas le visage de l’aîné et les iris se coincèrent dans celles du plus jeune. « hm tu me menaces grand garçon ? respecte ton aîné non ? » Le revers de son doigt rencontra le front du garçon dans une pichenette peu douloureuse. Le sérieux trouvait rarement sa place lors de ces soirées, préférant se livrer aux mains de lucifer pour quelques heures avant de rouvrir les yeux sur la réalité le lendemain et sortir de ses péchés passés comme il sortait du lit. Saem récupéra soudainement la bouteille pour imiter son ami dans un geste qu’il connaissait que trop bien. Le liquide rencontrant ses lèvres, il s’en délectait et cette sensation fantôme de se perdre dans les néants où tout devenait possible. L’enivrement comme une douceur sucrée pour oublier ses études compliquées.

« je suis venu pour toi évidemment mais si je peux pas dire que t’es mignon, peut-être je devrais trouver meilleure compagnie, une qui me menace pas de mort… » Le contraste de ses mots alors qu’il ne lâchait pas son ami du regard, le gardant entre ses genoux égoïstement. « oh pipoune, rougis pas comme ça. ou alors tiens ─ » Sa voix devenue plus sensuelle sous ce sourire en coin quand, délicatement il leva sa senestre prise par la bouteille pour venir placer le goulot contre les lèvres du plus jeune et le faire boire. « mais on est bien à deux pour l’instant tu ne crois pas ? même si les filles de tout à l’heure t’observent de loin. » De ces mots, l’insolent leva sa main libre, aucunement gêné par le spectacle sensuel qu’il offrait à la gente féminine, pour leur faire coucou. Visiblement l’amusement se trahissait sur les traits de l’opaline. Une soirée qui démarrait parfaitement.

OUTFIT.     ✧  Dakho est un idiot à la dérive.
Une barque sans moteur ni voile qui se laisse aller à ses propres tourments. C’est comme ça qu’on l’aime, c’est comme ça qu’on le méprise aussi, ce gosse de rien qui a échoué là, comme amené par la mer.
Sauf qu’il n’est pas enfant de l’écume mais du bitume et parfois il se le mange durement.
Le garçon relève la tête, devant lui, il y a un sourire presque trop charmeur, et Dakho observe ses lèvres presque trop longtemps. Au loin, ça glousse, comme des mouettes, et le charpentier se retient à la bouteille comme à un amarrage, et là, il regarde Saem.
« Oui hyung… »
Saem qui le nargue, qui lui dit qu’il va passer la soirée ailleurs, puis qui nargue les filles alors qu’ils … si proche.
Il a la peau foncée, des traits de gars avec des douceurs de femmes. Dakho l’observe trop longtemps, son visage est trop près, il pourrait presque coller son nez contre sa joue et puis… Saem nargue les filles et Dakho glousse comme un gosse avant de l’attraper par le poignet et de le tirer derrière lui pour monter à l’étage.
Il ne connait pas cette maison, mais elle est comme toute les autres.
« Attrape de quoi boire, j’aime pas être observé. »
Son ton est clair et il sert sa prise sur le bras du garçon qu’il traine.
Il sait où aller d’instinct. Ils passent dans une chambre, grimpe sur un toit adjacent pour prendre son élan plus facilement et monter d’un bond sur la palissade la plus haute, puis d’un saut Dakho se retrouve sur le toit de la barraque, le léger vent de la mer décoiffant ses cheveux de sel et de sable. Il se retourne et se penche tends la main à Saem avec un sourire aussi courbé que la lune.
« Allez grimpe ! » un bout d’enfance dans la voix, comme s’il l’avait oublié là, entre un toit de maison et les étoiles et qu’il venait de le retrouver.

OUTFIT.     ✧  Effronté aux paroles venimeuses, les provocations fusaient tant que personne ne l’arrêtait. Insolent petit démon qui s’invitait entre les bras du plus jeune alors que la soirée ne faisait que commencer. Il se riait de l’entourage, peut intéressé dans la gente féminine mais s’en jouait tout en maintenant son ami prisonnier de son joug. Les menaces étaient tant légères, quand l’étudiant se moquait bien des apparences et de l’humilité qu’on devait porter face aux aînés. Seulement, il était difficile de résister aux tentations de la provocation.

Il n’eut pourtant eu que le temps d’attraper une bouteille — pleine — et deux verres et de se laisser emporter dans une valse effrénée guidée par le plus jeune qui s’échappait des regards féminins. Amusé par la timidité — ou simplement une frustration sociale — il devenait un pantin guidé par les pas qui ricochaient contre le bas des escaliers. « être observé en train de faire quoi, au juste ? » L’espièglerie dans la moindre de ses paroles, accentuée par ce sourire qui glissa à la commissure de ses lèvres. « tu vas me faire monter jusqu’où comme ça. » Souffla-t-il dans son manque d’endurance après toutes ces heures de sport manquées.

Rapidement, ils rejoignirent le sommet de l’immeuble, l’aîné fut surpris par la brise marine qu’il aimait pourtant tant. Cette mer pour laquelle il était tombé amoureux, pour laquelle il avait quitté l’ambiance démesurée de la capitale pour la retrouver et l’embrasser. « facile à dire grimpe, prends la bouteille au moins ! je fais pas un métier physique, moi. » Malgré les paroles, c’était ce même sourire sincère qui étirait les pulpeuses de l’aîné alors qu’il réussit à se hisser au niveau de son ami dans un grognement de fatigue sous l’effort. Le rideau de cils s’ouvrait sur un spectacle tant apprécié, la vue enjoliveuse s’emparait déjà de l’essence du garçon. Complètement envoûté et sous le charme il ne pouvait qu’observer l’horizon avant de lever la tête vers les étoiles. « on a de la chance, c’est dégagé. » Cette fois, il s’empara de la main du plus jeune pour l’inviter à s’asseoir non loin avant de laisser son charnel s’affaler sur le corps du charpentier. « on pourrait presque penser que tu m’as amené ici pour un date romantique, oh mon petit dakho, c’est si mignon n’est-ce pas ? » Moqueur de sa propre bêtise, il remplit deux verres d’alcool avant de trinquer. « pourquoi venir en soirée si tu n’aimes pas le monde ? »