OUTFIT.     ✧  D’une délicieuse délivrance sous la tutelle de cette main guidante. L’immaculé profané par l’encre noir, l’inspiration imposant son péché sur le papier dans cette valse du poignet. L’héritier était plongé dans cette impétuosité de curiosité, les idées chamboulées dans la psyché alors qu’il tentait comme il pouvait d’en rester maître et de le retranscrire correctement sur son carnet. La frénésie le coupait du monde extérieur, de cette réalité cruelle qui refusait de le comprendre et de l'accueillir comme il se présentait. Une vie dont il s’en dérobait par l’imaginaire, rejoignant les rêveries délicieuses de cette alternative sans pour autant en enterrer le secret.

Quelques moments réussissaient à le sortir de cette rage d’inspiration. Une main qui le rattrapait pour le forcer à rouvrir les yeux sur son entourage, sur cette collation à ses côtés. Le geste machinal apporta ce dernier jusqu’aux lèvres, une gorgée, puis une deuxième alors que la curiosité électrifia sa colonne vertébrale, réveillant sa droiture sur sa chaise. Il s’était posé dans sa grande solitude dans un café, profitant d’un instant de paix bien qu’il n’était pas à l’abri dans son appartement. Bercé par les douces mélodies artificielles, les conversations diverses dont il refusait d’en comprendre le sens, le rideau de cils se baissa le temps de retrouver l’inspiration. Cependant celle-ci semblait partie. Perdue par la brise imaginaire, retrouver l’air marin, loin de Wonho.

Seulement, le destin était insolent. Vil moqueur de la pauvre condition du rêveur qui rouvrit les yeux sur une silhouette bien connue. Le palpitant s’excita aussitôt, une nouvelle danse effrénées reprit le rythme, empêchant tout mouvement chez la créature qui ne pouvait détourner le regard. Le rappel cruel des conversations échangées avec son ami ; inciter à lui parler pour satisfaire les contes et satisfaire le myocarde. Le marin n’était qu’envoûté par les fictions multiples dans lesquelles il se plongeait pour échapper aux réalités, jeune princesse sans couronne qui ne pouvait s’empêcher d’aborder une teinte sur ses pommettes à en faire jalouser les tomates.
Le raclement de sa chaise fit tourner des têtes de cette soudaineté, les yeux coincés sur cette silhouette agréable. « s-shin ? bae shin ? b-bonjour. » son ami serait fier de ces premières paroles ─ peut-être. « si tu es… seul, tu peux t’asseoir─ enfin ici. je veux dire si tu veux. » misérable créature aux lèvres tremblantes sous cette épreuve insurmontable.

OUTFIT.     ✧  de fades esquisses de sourires en creux noircis sous des yeux qui peineraient presque à rester éveillés, ses pas l’ont traîné sous le couvert automatique de l’habitude, agrippant le gobelet de ce qui sera son troisième café de la journée. le breuvage coule déjà dans le long de sa gorge dans un grognement rassasié, il est autant là pour éloigner les pas de morphée que les frustrations qui lui prennent la gorge et tendent les plis de ses sourcils.

shin il a le génie volage qui saute toujours d’une inspiration à l’autre, le cerveau en moteur qui tourne à mille à l’heure. ça n’en rend que plus assourdissant le silence de son échec, le maelstrom qui tape dans son crâne quand la muse volète trop loin pour que ses doigts puisse l’attraper et que les papiers roulées en boules de frustrations jonchent le sol dans des milliers esquisses inachevées.

alors, un café.

dans le tapage de son esprit rassasié il croit quand même attraper son nom à la volée, la tête tournée dans la foulée, il faut quelques minutes d’égarement à ses iris avant de se poser sur l’origine de l’apostrophe, sans parvenir à contenir l’incrédulité qui monte lorsqu’il dessine les traits familiers. quelques pas maladroits dans la direction, “bonjour… wonho?” la phrase se roule en question, pourtant il n’a aucun doute sur l’identité, les pupilles mystère maintes fois croisées à la dérobée sans parvenir à en saisir les nuances qui les éclairent. la silhouette trop souvent admirée - ses prunelles habituées s’égarent déjà sur l’accoutrement sous l’élan de l’habitude. mais dans cette danse, jamais ils ne sont sont adressés.

“ah, oui, je suis seul” les membres hésitent dans cet instant flottement, il finit par accepter maladroitement l’invitation en s’affalant sur la chaise tirée, la colonne dorsale plus dressée qu’à l’accoutumée, les ongles venant gratter la nuque.“hm, tu vas bien?” grimacement intérieur de sa propre gaucherie, l’univers lui pardonnera de ne pas trouver trouver la bonne contenance face à l’inhabituel de la situation. méfiant, un peu, que ce soit une vaste entourloupe. de sentir, peut-être, l’intimidation lui froisser le ventre face à l’élégance qu’il n’a jamais cotoyé de si près. “oh, tu révisais, peut-être?” le bout d’un carnet remarqué, gêné de peut-être déranger (il en oublie que c’est pas lui, qui s’est invité).

OUTFIT.     ✧  Le farouche chérubin, surpris par l’élan inopiné de son propre courage. L’image de l’innocence, quand la senestre levée annonçait sa position, invitant l’objet de ses convoitises à s’installer à côté. Rassuré par ces rares mots échangés lors de l’ouverture du centre commercial, l’absence des autres créatures de ce temps-là laissait tomber le poids de la timidité sur ses épaules, la courbure rattrapée de justesse par la droiture révélatrice d’une mondanité habituelle. La lèvre inférieure devenait déjà victime d’une morsure pressée par l’angoisse naissante. « oui, on s’était -croisés au centre… si tu t’en souviens. » Quand pour lui, les souvenirs résidaient depuis dans sa psyché. Une trace dorée tant adorée qui vibrait sur un palpitant excité dès lors que les iris se posaient sur la silhouette. L’exalté s’était laissé plonger dans l’imaginaire de ces merveilles, dicté par les fictions romantiques bien trop consommées pour son bien. Personnification des clichés, remerciant la présence de son ami proche pour le canaliser lorsque les rêveries se révélaient trop.

La moquerie de l’univers s’entendait au loin. Témoin de cette tension devant l’inhabituel, alors que l’héritier libéra sa lèvre de ses tortionnaires en finissant sa boisson ─ bien trop rapidement. Les secousses de la toux répondaient à cette simple question ; de nouveau l’écarlate réapparaissait sur les pommettes. « pardon- oui ça va depuis. et toi ? » Les démons sortis de sous son lit se riaient de ce malaise. Une conversation qui imposait l’ennui par sa banalité à défaut de trouver plus d’inspiration autrement. Pourtant, la créature éthérée semblait garder sa muse jalousement à ses côtés, poussant l’héritier à tirer son carnet un peu plus vers lui. « non je… » Les murmures fantomatiques chatouillaient l’ouïe de ce rappel qu’il devrait réviser et non s’amuser à gribouiller de noir l’immaculé sans valeur. « c’est mon carnet de brouillon pour─ dessiner. un hobby que j’ai depuis un moment. » L'envolée soudaine d’une grande inspiration, l’enfant innocent rendit honteusement son carnet vers l’invité, une opportunité silencieuse de l’autorisation pour en découvrir le contenu. « j’aime bien les vêtements et du coup ça m’arrive d’en dessiner… souvent » Loin du secret cependant, la honte ne pouvait l’assujettir de son voile que sous la tutelle du manque d’expérience et la maigre qualité de ses idées.

Le palpitant lourd devant cette envie de compliments inavouable, de la part de cet être adoré à l’abri des regards. L’insolence de sa psyché le foudroya procréant de nouveau ce bruit sourd de la chaise contre sol. « je vais me reprendre un- un café. tu- tu veux quelque chose ? » Une fuite anticipée pour se dérober à la réalité de son innocence.

OUTFIT.     ✧  il a pas oublié l’après-midi au centre commercial, non. si les mots échangés se sont perdus dans le flou du temps, la rencontre n’a pas quitté sa mémoire, le souvenir est revenu lui caresser l’esprit, plusieurs fois, laissant toujours un arrière-goût sur son passage. déviation dans l’espace temps, c’était presqu’une anomalie d’approcher le garçon éthéré sous cet autre jour, de voir se révéler au milieu des autres âmes une innocence qu’il n’aurait jamais soupçonné après ces longues fois à ne connaître que ces iris lointains qu’il ne savait déchiffrer. ça lui a laissé une curiosité, cette envie de gratter plus loin. “oui je me souviens. je ne m'attendais pas te croiser ici, aujourd’hui” c’est une belle surprise - les lippes qui se lèvent dans un croissant pour en témoigner, avant de se tordre face à la toux qui prend wonho. c’est par automatisme qu’il vient tendre le bras, sa paume tapotant son dos par dessus le tissu de son t-shirt. “ne meurs pas” il laisse échapper dans un rire soulagé une fois la panique du moment passé. et maintenant sa main lui paraît de trop, sur le dos de wonho, il la retire aussitôt, la crainte d’avoir franchi une barrière dans cette familiarité, la reporte sur son gobelet délaissé. “moi ça va oui”, la conversation redéviée sur ses rails, il se noie dans sa dernière goutte de café.

ses pupilles sont de nouveau attirées par le carnet, désormais pétri sous les doigts du garçon. la révérence dans sa voix et dans ses gestes, soulèvent une nouvelle fois sa curiosité, l’envie de découvrir ce bout de mystère autour de wonho, les oreilles avalant ses paroles, le buste qui se rapproche involontairement. il intervient presque pour lui dire qu’il est pas obligé de se forcer à en parler, devant l’évident malaise - dans les mots qui butent, les yeux qui fuient. la révélation, l’attrape avant - le palpitant qui sursaute d’excitation. “tu dessines des vêtements ?” voix enrobée d’incrédulité, il a comme besoin de s’assurer qu’il a bien entendu. ya ce looping dans son ventre, de trouver une autre âme partageant la même  passion. c’est pas si surprenant, pourtant. le style savamment étudié de l’héritier, laissait déjà dessiner un tel intérêt. mais shin il a les sens qui s’emballent, de côtoyer d’autres étoiles animés de la même flamme, de trouver cette étincelle en wonho . le carnet tendu avidement accueilli, il hésite pourtant, avant de l’ouvrir. bien conscient lui-même, de l’intimité qui peut se cacher dans ces pages. il a pourtant qu’une envie, l’ouvrir sans poser de question pour déceler toutes ces nuances de wonho qui semblent se mêler aux siennes. “je peux regarder?” les astres dans ses iris ne cachent pas son avidité.

le sacré de la conversation pourtant aussitôt brisé dans le claquement d’une chaise et d’une question qui semble si banale en comparaison. les paupières qui clignent quelques instants, il pose son regard sur son café déjà terminé. la raison voudrait qu’il dise non, son sang se noie déjà dans la quantité de caféine ingurgité dans la journée. mais s’il n’a pas de boisson à consommer, il n’aura pas d’excuse pour prolonger sa présence. “je veux bien un café, merci” il soulève le carnet “mais tu sais, je peux te le rendre, si ça te gène” il en a vraiment pas envie.

OUTFIT.     ✧  Les souvenirs chatouillés par l’opportunité. Le bout des doigts effleurant avec tendresse le palpitant excité devant la familière silhouette, longtemps secrètement observée. L’attirance s’était marquée avec le temps, d’une curiosité qui guidait le regard de l’héritier et rythmait le myocarde. Une douceur dont le voile recouvrait la vision de l’enfant, protecteur de son innocence sous la timidité qui avait toujours empêché le moindre mouvement. Néanmoins, la roue du destin tournait inlassablement et de rencontres inopinées se glissaient les premières paroles poussées par le courage. Il pouvait cependant encore entendre les échos des ricanements imaginés, cette secousse du charnel qui le surprit, mais pas autant que le contact qui électrifia son essence ; le courant glissant dans toutes les veines força soudainement la créature à retrouver sa droiture. Le reflet de l’écarlate se révéla de nouveau sur les pommettes avant une tentative vaine de le dérober à la vue de son crush.

L'ordinaire d’une façade calme avait fui ces lieux, abandonnant la créature dont l’essence tremblait devant cette opportunité. Plusieurs fois, sa langue humidifiait les lippes avant de les attaquer de ses dents. Le rideau de cils se relevait enfin sur la silhouette tant appréciée, une beauté divine qui avait, depuis un moment, envoûté le romantique. « je- oui ? » Répéta-t-il, visiblement surpris par la demande de confirmation. Pourtant, le geste qui poussa l’objet de convoitise jusqu’entre les mains de l’étudiant semblait interminable. Le bout des tiges osseuses tremblant légèrement contrastait avec les pulpeuses étirées dans un sourire sincère. L’excitation de dévoiler ses créations, quand seul son frère de cœur eut cette chance auparavant. Mais surtout, l’excitation de révéler une passion enfouie à l’homme qui dictait ses rêveries.

Le reflet de l’admiration dans ses pupilles brisé par le rappel de sa timidité. Celle-ci imposant son joug, dicta l’essence de l’enfant pour une fuite anticipée. L’excuse de reprendre un café sonnait comme une mélodie rassurante pour l’innocence de Wonho dont les tremblements insoupçonnés étaient témoins de tous ses efforts. « Oui b-bien sûr ! enfin- non je veux dire…. ah. » Ce râle échappé des poumons, preuve de cette frustration envers lui-même. La créature enfouit son visage dans les paumes de ses mains ; le désir de s’en échapper si fort. Les secondes semblaient interminables avant que l’héritier ne prenne une grande inspiration, le visage relevé et le regard déterminé. « Je veux dire, ce n’est pas que ça me dérange mais… je suis vite timide ? gêné- ou je crée le malaise aussi. désolé pour ça, il me faudra un peu de temps pour que je me calme… » Le sortilège du courage sonnait son courroux, reprenant son juste droit sur la psychée du chérubin. Son imposante tira un sourire calme et sincère sur les lippes de l'héritier qui semblait soudainement changé dans cette sérénité des aveux. « ça me ferait plaisir que tu regardes─ comme j’aime beaucoup ton style et… un café du coup. » Le courage ne pouvait durer bien longtemps quand, déjà, les pas choyaient le chemin vers le comptoir pour finalement prendre l’opportunité de cette échappée. L’impatience de découvrir les pensées de son crush ralentissait le temps et pourtant, d’un battement de cils, Wonho se retrouvait sur son siège et chaque boisson face à son nouveau propriétaire.

OUTFIT.     ✧  il y a quelque chose d’un peu magique, de voir éclore cette facette d’un carmin qu’il n’aurait jamais soupçonné, se voir révéler un wonho aux pétales coquelicot. quelque chose d’un grain honteux, aussi, d’avoir survolé ce jardin secret fleuri si longtemps sans s’y poser, allant jusqu’à lui inventer des teintes bien loin de la réalité - mais peut-on lui en vouloir, il n’aurait osé, trop s’approcher. mais la réalité se révèle face à lui dans ses plus simples contours - dans des pommettes rosées et des mots buttés cachés derrière le mur de deux mains, dans l’aveu gêné - que wonho est timide. et franchement un peu adorable. il en est un peu abasourdi ; il en est un peu émerveillé.

les mains s’agitent entre leurs visages, pour tenter d’apaiser cette vague d’agitation qui semble soulever son interlocuteur “ah, t’inquiètes pas, y’a vraiment pas de pression… je mords pas ?” la tentative de sourire se plisse dans une moue, sourcils froncés de réprimande à sa remarque maladroite “enfin, je suppose que c’est pas très utile de dire ça, on doit te le dire souvent…” marmonné à moitié pour lui-même, à présent c’est lui qui s’embourbe dans de vaines tentatives de trouver les bons mots “mais c’est pas grave, que tu sois timide, prends ton temps.” il n’a pas grand chose de plus à offrir qu’un sourire.

et c’est wonho, finalement plus apaisé, qui vient lui voler son propre souffle avec quelques mots. la confession fait bourdonner ses oreilles, de surprise et peut-être un peu d’autre chose, quand lui-même a passé tant de moments à laisser ses yeux s’attarder et s’émerveiller des tenues sophistiquées du plus grand. “tu aimes mon style..?” soufflé à demi-mots incrédules brisés probablement perdus dans le bruit ambiant alors que l’autre s’est déjà levé pour s’échapper dans une bourrasque.

entre ses doigts, le carnet est brûlant comme une boîte de pandore, et aussi tentant qu’elle. il l’accepte comme le précieux présent qu’il est, comme ce brin de courage que ça a dû demander.  il peut pas se retenir plus longtemps de l’ouvrir, et oh. il est aussitôt happé, par les croquis et les couleurs qui imprègnent sa rétine, par les poésies des créations et de l’esprit qui les enfantés ; l’index fébrile qui font défiler les pages. il s’y perd peut-être 100 ans, ou peut-être juste trente secondes – ça paraît si court, en tout cas, quand déjà wonho revient et qu’il doit relever la tête la têt contre son gré, et pourtant le carnet est déjà bien entamé dans ses mains. il a probablement des sphères célestes dans ses iris, probablement la demi lune radieuse sur tout le visage “mais wonho, c’est incroyable ce que tu fais !”
son attention se reporte sur l’objet, les doigts qui reviennent sur quelques pages au fil des emballements de sa psyché “la coupe ici” – nouvelle page – “l’harmonie des couleurs là” – autre feuille – “et cette tenue que t’as dessiné là, comment t’as pensé à ça ?”  et c’est à lui maintenant, de se noyer dans la vague de ses paroles et de ses pensées qui s’entrechoquent trop vite pour les exprimer, à ne plus réussir à finir ses phrases faute de mots pour faire honneur à la réalité, l’estomac brûlant d’une excitation nouvelle.

OUTFIT.     ✧  Il était du jeune coquelicot quelque chose que les malheurs du monde ne pouvait tacher. L’innocence protectrice de son essence quand le moindre de ses mots peignait une teinte écarlate sur le faciès au regard fuyant. Une brise élancée le poussa dans cette envolée traduite d’un courage dont la provenance lui était inconnue. Pourtant, les explications étaient dûes ; un toucher de clarté pour faire partir en poussières les ombres rôdeuses autour de l’essence du timide. Peu désireux d’une mauvaise interprétation de sa personne, sa réalité lui en apportait suffisamment. Et quel bonheur de réponse. Le myocarde chamboulé par les mots de l’éthéré apportait une chaleur cajoleuse dans la poitrine de l’enfant, accompagné de ce murmure qui lui rappelait ce crush qu’il ressentait pour ce garçon pourtant encore peu connu. La senestre glissa lentement dans la nuque de l’héritier, frottant son malaise contre la chair rougissante d’irritation. « oui- enfin… pardon je ne veux mettre personne mal à l’aise. t’es gentil. » Prisonnier de cette cage dorée de l’angoisse qui lui arrachait chaque jour ses ailes et l’empêchait de s’épanouir pleinement, si les mots peinaient, cette liberté manquée se diluait dans cette vitrine qu’il offrait à son entourage via ces airs efféminées pour son genre.

Pourtant, il arrivait qu’avec l’inconnu, une porte s'entrouvrait assez pour laisser son charnel s’y faufiler. Un courage apporté par la brise marine et les moments défilant qui avaient le don d’apaiser son battant. L’héritier s’osa aux compliments, le regard s’échappant pour ne pas affronter la réalité de ses aveux qui pouvaient à tout moment le trahir sur ce qu’il ressentait. L’échappé s’envola déjà dans la réassurance d’une occupation, le carnet abandonné entre les mains de celui qui hantait ses pensées.

L’appréhension tambourinait contre sa poitrine, le myocarde effréné alors que l’enfant tentait de calmer le raz-de-marée de questions qui submergeait ses esprits. Les mots ne faisaient sens, les phrases perdues dans le néant, oubliées à jamais quand seule l’envie de connaître le fond des pensées du plus petit s’imposait sur la psyché. Cette fois, la droiture l’embrassait et le regard ne quittait pas son crush alors qu’il se rasseyait, tendant la boisson à l’étudiant avant de prendre une gorgée de la sienne et cacher l’écarlate de ses pommettes. Les années d’entraînement n’eurent pas suffit pour cacher la surprise qui s’empara des traits de l’opaline. La curiosité s’installa entre les pages marquées de couleurs et les iris de Shin. « tu- tu trouves ? » Seule Jiaoxian avait été témoin de la créativité de l’enfant, peu habitué à recevoir d’autres avis.  « j’essaye de m’inspirer de tout mais je n’ai aucune base scolaire… certains croquis n’ont même pas de silhouette définie… » Ce qui dans l’immédiat ne l’avait jamais dérangé car il ne pouvait imposer un genre ainsi. « souvent j’observe ce qu’il y a… autour de moi. » Le calme hurlant de ses mots, alors qu’il se mordit la lèvre inférieure pour s’empêcher de trop en révéler sur ses émotions. « tu- tu étudies la mode tu m’as dit, n’est-ce pas ? sincèrement je… tu crois que je pourrais hypothétiquement suivre des études ? » Une cruelle image s’imposa sur la psyché, celle d’un futur qui ne pourrait jamais arrivé, pas tant qu’il portait la couronne de l’héritage.