d’incrédulité en absurdité, alors que soufflait les hargnes et les remontrances non loin de ses oreilles. comme une sensation de lourdeur qui pesait sur ses épaules, lui qui se devait de montrer l’exemple, de faire au mieux. et non pas de se montrer terriblement stupide. et il l’entendait se plaindre de sa pauvre condition de mère, elle qui pourtant ne se plaignait pas autant mais qui en mettait toujours trois couches quand il s’agissait de sa personne. à croire qu’il avait complètement dévié de la route qu’elle lui avait tracé… ce qui n’était pas totalement déconnant quand on y pensait.

et Dongwuk soupirait, laissant sa génitrice expliquer à chef de famille qu’ils avaient dû prendre la route en urgence. un regard vers elle qui s’éloignait en se plaignant toujours plus, le laissant aux bons soins des médecins qui ne devaient plus tarder. ce n’était qu’une vilaine coupure, qui sûrement l’handicaperait quelques jours. une moue sur les lèvres, une plainte montant dans sa gorge. une erreur d’étourderie qui aurait pu lui couter son bras, et non simplement sa paume. les pensées étaient si disparatres et volages en ce moment.

il se laissa aller à la somnolence, l’hémoglobine dans ses veines ayant arrêtée de fuir hors de son corps. des premiers soins d’abord avant qu’on ne vienne lui recoudre la peau. c’était bien sa veine. et il ne put que grimacer en voyant le visage de la jeune femme approchant alors du lit où on l’avait installé, les lèvres se pinçant davantage avant qu’il ne détourne le regard. ce n’était vraiment pas sa journée…

Être occupée à ne plus en voir les heures défiler. Défiler le long des boxs et des allées, allers et venues qui contrairement au rythme de ta vie n’ont rien de routinier. Déambuler de façon aléatoire, d’un jour à l’autre: jamais le même jour. Jamais les mêmes histoires.
Être sous un mauvais jour; pas levée du mauvais pied juste ne pas voir la fin de la journée. Parfois aux urgences c’est tout ou rien. Rien ou si peu. Et puis parfois tout: tout s'enchaîne; dérèglements dans la chaîne. Coupure informatique qui empêche de voir les résultats labo, panne de scanner et une urgence vitale à s’occuper, prise en charge des autres patients retardés. Discussions entre urgentistes, Jiha, tu te portes volontaire pour s’occuper des patients pré-admis à l'accueil.

Attraper le dossier du prochain patient, lire entre les lignes homme, 25 ans, coupure paume de la main. Tu t’approches du coréen sans lever la tête, toujours en train de lire les notes, les soins déjà administrés et lorsque tu as brièvement prit connaissance du cas tu lèves la tête vers le jeune homme. « Bonjour, je suis … » Sourire qui s’efface lorsque les traits du visage sont reconnus. Souffle, la phrase n’a pas de fin, il sait très bien qui tu es Jiha et toi tu sais très bien qui il hait. « Voyons voir cette main. » Que tu attrapes sans délicatesse. « Tu as mal ? » Tutoiement, familiarités de celle qui n’a jamais été la bienvenue à ses yeux. Reprise de la parole, acerbe. Piquante comme une aiguille dans une veine. « Dommage pour toi, tous les autres médecins sont occupés. Si ma présence te dérange ici aussi, tu n’as qu’à partir. Personne d’autre ne s’occupera de toi. » Pas les mots attendus dans la bouche d’un médecin; pas capable de les garder dans le gosier.

Moue proéminente sur la bouille du garçon, le souhait d’être totalement ailleurs qui s’amplifiant dans sa poitrine. Le simple fait d’être en la présence de la demoiselle lui glaçait le sang mais comment s’enfuir quand elle était la seule à pouvoir lui porter les soins nécessaires. Sa main, il en avait besoin et pendant que sa mère continuait à s’exaspérer de ses hauts d’imbécile de compétition, il se devait de faire profil bas et ne pas en rajouter dans la coupe de ses nombreuses frasques. Un soupir alors, pendant que la jeune femme venait s’installer près de lui, inspectant cette vilaine blessure qui laisserait, certainement, une cicatrice.

Il ne fit d’abord pas de remarque, contrarié au possible de se retrouver dans une telle situation. Bête comme toujours dirait son père, pas malin pour un sou rajouterait son frère aîné. Il préféra rester silencieux un instant, ne répondant que par de simples mouvements de tête tout en boudant. Peu intense était la douleur à présent, après un premier passage des infirmiers sur sa plaie. Une grimace pourtant quand elle vient attraper sa main, son regard froid se glissant dans celui de l’interne. Pas remarques cependant, pour ne pas ajouter un peu plus au malaise qui s’installait. Dongwuk était de ce, malheureusement, qui ne gardait pas sa langue dans sa bouche trop longtemps. « Faites donc votre travail, j’ai besoin de ma main pour faire le mien. » réponse sèche pour cette femme qu’il ne portait pas dans son cœur, l’ambiance continuant d’être toujours plus lourde que nécessaire. Longue s’annonçait cet épisode.